vendredi 26 août 2016

Visiteurs du soir

Eh non! Point de cafards ou autres malfrats pour perturber la nuit paisible. Pas même un soulard beuglant sous les fenêtres à Chiva.

Chez Ashot et Gohar
Mais ce soir là, et visiblement comme tous les soirs, survient soudain comme un cacquettement bruyant, un entrochoquement rapide de becs, bref des claquements répétés accompagnés de battements d'ailes très perceptibles. Levez les yeux, levez le nez, c'est tellement évident ce grand nid perché sur un poteau là, oui vraiment là (comment ne l'avions-nous pas remarqué), comme sur les photos de rêve touristique authentique.  Un couple de cigognes (là vous aviez deviné) qui a établi domicile juste au-dessus de notre cour, chez Ashot et Gohar, nos charmants hôtes.



Et puis Maman se couche tandis que Papa cigogne reste debout, perché sur ses interminables pattes, l'oeil alerte surveillant sans relâche. Le claquement reprend, on distingue nettement le long bec s'ouvrir et se refermer rapidement. Emerveillement, nature tout simplement, mais émerveillement quand même. Pour la photo du couple avec Maman debout, on patientera jusqu'au lendemain. Le petit a compris, et s'encours regardeer le lendemain soir aux premiers claquements, qui annoncent le retour de leur vagabondage diurne. Ils restent la nuit, sous notre surveillance à nous - oui, en prime, la fenêtre de la chambre donne pile sur le nid!

Ch'iva (parfois écrit avec une apostrophe quelque part au milieu, c'est pas clair), c'est  le long de la frontière Sud-Ouest, fruit des soubresauts politiques du coin, longeant donc l'enclave azérie du Nakhitchevan, république autonome d'Azerbaïdjan, là où, symbole de la problématique ethnique, l'histoire récente a vu les Khatchkars réduits en miettes. Vu de loin, et probablement à court de connaissances approfondies, la carte politique semble montrer un parallélisme avec l'enclave arménienne du Haut-Karabagh à le frontière Sud-Est.

Chiva (sans apostrophe, pour changer), tout près d'Areni, la vallée aux 300 jours de soleil annuels (disent certains, non-vérifié, mais c'était bien l'endroit le plus sec du voyage), là où on cultive la vigne, produisant ce vin demi-doux (ou demi-sec, c'est selon), que notre hôte nous fera déguster, que l'on vend principalement à la grande fabrique, ou avec plus de doutes (confirmés par notre hôte) dans ces jerrycans en plastique des nombreux ambulants postés aux alentours, côtoyant les piles d'abricots. Mais le vin n'est pas roi à Areni, il s'incline devant maître Cognac (si si, ça s'appelle comme ça, sauf pour l'export je crois), réputé avec raison dans toute l'Europe de l'Est.


Sec en haut, village arboré - typique vallée d'Areni