mardi 23 août 2016

Le Sud à vive allure



Déposés  à un carrefour qui nous  semblait au mileu de nulle part et après un petit remontant (le café bien sûr, une glace pour le petit), nous décidions de lever le pouce pour la première fois, un peu comme çà, sans attendre le minibus aux horaires parfois incertains.


Sacs en poussière au bord du chemin, un vague café avec quatre chaises en face, l'un ou l'autre local désoeuvré qui nous regarde sans en avoir l'air, l'image d'aventure en pays perdu était bien là, exagérée peut-être en ce début de vacances. Et le gamin qui s'amuse avec un tas de graviers poussiéreux ne faisait que rajouter à l'image. L'instant ne dure que quelques minutes, un quart d'heure peut-être. Puis, surgissant de la route secondaire, la voiture s'immobilise et nous hèle ostensiblement. Invitation acceptée, nous chargeons les bagages dans le coffre, et hop, embarqués.

La voiture s'inscrit dans cette impression d'aventure au milieu de nulle part. Lada, âgée de 16 ans, robuse et quelque peu (et même un peu plus) déglinguée. Mais ça roule, et très bien même, fendant l'air à très vive allure (toute proportion respectée, ce n'est pas la piste de Francorchamps) dans un paysage époustoufflant, le plateau montagneux autour de Sissian, à quelque deux mille mètres d'altitude. Mon ado adore! Ca file sans ceinture (y en avait plus je crois), fenêtres ouvertes et deux jeunes gens musclés au volant.


Ils conduisent avec sûreté. "Ils" ce sont deux militaires (pas en uniforme, en pause sans doute), engagés pour au moins trois ans et qui participent au conflit armé de la région (Nagorno-Karabakh), le drapeau d'indépendance flottant au rétroviseur. Sympas et fidèles à l'hospitalité locale, ils refuseront même qu'on leur offre le café lors de la pause en route vers l'inévitable Goris, noeud du Sud arménien.
Vorotan pass